6 février 2013

Héros - II


- Depuis quelques jours déjà, Jacquot D, est parti, admis en SLD ( long séjour, maison de retraite à l'hôpital, lieu de fin de vie donc). A sa façon, il va me manquer. Ses sourires, ses taquineries, et sa gourmandise de diabétique ponctuait les journées.
- Marnie et Janine aussi, ont été admises en SLD ; Il faudra que je leur rende visite.
- Benjamin, le cowboy de Jackie, est reparti. 
- Aussitôt remplacé dans son cœur par mr Hima. Celui-ci , fort attentionné, galant et éduqué n'en a pas moins cassé la figure à Albert J soit disant pour vol de chaussures. 
- Pauvre Albert J, l'imprimeur. Charmant, présent et déjà apprécié de tous, et immédiatement investi dans le dessin, étendu au sol, bouleversé. Il a été contraint de plier bagage vers l'unité du rez de chaussé pour être en sécurité. 

Jackie, madame Serton, sera toute chamboulée par cette histoire, qu'elle retient à l'envers, l'agresseur n'est pas celui qu'elle veut croire...

De nombreuses allées et venues ont continué à ponctuer ces derniers jours. Arrivées de :
- Madame Bau. Borgne et d'apparence si faible. Mais lucide, adorable, éveillée...  Elle cherche d'un atelier à l'autre son  motif. Et utilise sa mémoire visuelle pour le dessiner ensuite.
- Madame Trevor, toujours souriante, et de bon poil.  Elle discute de tout avec tous. Chante beaucoup, parle sans cesse ( même en atelier). Elle me raconte son métier à la ferme, ses chansons, ses enfants qu'elle a conduit dans le dessin... Elle dessine un Arlequin de Picasso. Avec technique. Par la parole et par le geste, elle cherche - et c'est tout à son honneur-  à se démarquer de ses compagnons, dans mon regard.
- Madame Pier, timide, effacée.  Elle ose de plus en plus braver le dehors et participer à la vie commune. Très consciente et inquiète de ses trous de mémoire. L'atelier avec elle sera un échec cuisant, et une expérience violente: prise de panique, elle ne cessera d'excuser son incapacité à se rappeller les images ( pourtant restées sous ses yeux), et de se justifier de ses capacité restantes par rapport à sa crainte que l'on ne se moque d'elle si elle dessine. Son inquiétude grandissant, je la ramène à sa chambre, et confie l'épisode à CR, la psychologue.
- Madame  Naules, dont je parlerais plus tard.
- et Marie-Françoise F. Qui est sans doute telle que je pensais trouver tous les patients. Très atteinte au niveau du langage. Très désorientée et déambulante. je détaillerais un atelier avec elle d'ici quelques articles.

A suivre.


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