Il y a quelques jours, longue
discussion avec le fils de Madame Vraht.
Source des
réflexions suivantes :
“Chaque
voyage est un voyage circulaire...“
-
A propos des déambulations.
Quelque
soient
la durée, les détours, la vitesse, les rencontres, embûches,
stations, décisions ou égarements, la boucle est là, irrémédiable dans
ce lieu clos qu'est l'Unité.
A
se demander comment la plupart des patients semblent garder leur
calme ; et à quel point leur enfermement est aussi source
d’angoisses, d’abandon,
et de symptômes. Ceci dit sans porter de jugement car ces questions
d’enfermement ont aussi leur point Godwin (quelle autre alternative
proposer à l'enfermement ?).
“...un retour au point de
départ.“
-
Pour certains, il y aurait une forme de retour à l'enfance dans la
vieillesse. Le raccourci (pour boucler la boucle?) me semble
imparfait. Qu'il soit question du développement de la personne,
comme en ce qui concerne le dessin. Régression, fragilité :
oui, mais retour ? Non.
-
Des contours et cercles dessinées, peints et récurrents.
(Voir les images précédemment publiées. On observe aisément ce
qui est souvent symptomatique des malades d’Alzheimer, le
contour récurrent, difficile à dépasser, à
contourner.)
...
Et puis, de
cette circularité, autour d’un visage, d'un corps connu et
contenu, nous parvenons à l'icône. Adorée à sa manière,
protégée*1 sûrement. Geste religieux ou vaudou...
Et
face à tout ce blanc -contour de leurs contours- comme une parure,
une armure, contre d'inconnus desseins, nous discutons de la réserve*2. Elle commence ici autour des portraits dessinés que nous collons
sur le papier. A eux ensuite d’aller au-delà, d'en franchir le
contour, d’entrer dans le vide, et de s'approprier ce territoire. A moi de les y accompagner. Ladite
réserve peut se voir inversée si ils peignent à contrario, autour
du portrait dessiné-collé qu’ils laissent alors vierge... Y
a t-il un sens à tout cela ?
Entre
le dernier dessin de Maguie ( nuages violets), les cerises
de madame BAU*3, et l'angoisse de certains, du blanc au violet, l'ultra-violet, spectre du visible. En sous titre (pas) terrible. Au delà de l'attitude*4 de certains, nous est donné la visibilité d'une conclusion. Qui ne peut être apparentée, hélas, au cauchemard.
Du
blanc au violet, large spectre d’un visible perçu par eux seuls,
dessins de l’indicible ?
Délirium
possible.
Nous
terminons autour de Malevich.
*1 Il s’agit de ne pas se mettre en péril, de se protéger de l’extérieur. Repli sur soi, peur du contact, de l’inconnu,du vide - constat d’échec. Et là aussi on tourne en rond : la peur, le repli font diminuer les contacts ; lesquels plus rares sont plus difficiles, et plus vécus comme échecs. Etc.
*2 les espaces où le papier est laissé délibérément vierge. Et qui peuvent permettre de au dessin d'exister dans un espace, aux nuances, luminosité et aux couleurs de ressortir.
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