Il
faut dans cette optique préciser deux choses :
- Les
personnes ayant pratiqué le dessin, ou une activité artistique ou
technique équivalente ( broderie, dessin technique, etc) n'ont aucun
mal à se lancer, retrouvant un plaisir, une technicité, même
oubliées.
- Les
choses diffèrent de bien entendu en fonction de l'âge de chacun ,
et du degré de la maladie dont il souffre.
Ne
pas offrir (trop) de choix (couleur, crayons, etc) - semble être la
façon la plus appropriée de les aider à entrer dans le dessin. La
question du choix, de la multiplicité des possibles paraissant au
départ insurmontable, angoissante, et les vouer à l'échec. Je
prends donc le temps de repérer leurs réactions face à mes
premières propositions. Je rebondis sur leur sentiment premier. Et
je mets ainsi en place pour chacun une petite palette*1 de couleurs
qui lui sied. Puis au fur et à mesure des séances, j'élargis
doucement cette palette par l'introduction d’une nouvelle teinte.
Ou de deux, et ainsi de suite. Mais de façon très espacée et douce
afin de ne pas brusquer ni imposer un choix ; je fais en sorte
que la décision (adoption ou refus) leur appartienne et soit
consciente.
L’angoisse
du commencer est moindre lorsque je pré-trace une image ou leur
propose de coller un de mes portraits dessinés avant. Cette
pré-image fait office de support *1. Il y a alors juste à continuer
et la question du je fais quoi ? est différente et
moindre. Moins prégnante.
Une
certaine aisance se développe au fur et à mesure des ateliers ;
la volonté, exprimée verbalement ou par le geste (si anodin pour
nous de saisir l'outil qui nous fait envie, ou dont nous avons
besoin), la désignation ou l'affirmation (du oui ou du non) viendra
plus facilement pour la plupart.
Ils
ont besoin d'être en confiance, et dans l'intimité (douceur, calme,
tranquillité) qu'elle soit collective ou mieux individuelle. Ils ont
besoin du maximum de mon attention, de mon approbation, et sans doute
de mon affection. L'atelier devient une sorte de refuge, dont ils
apprécient et disent la tranquillité. Ils peuvent alors se
concentrer, se laisser aller dans le dessin, être happé par le
geste (parfois comme sous hypnose). L'aspect physique me semble en
effet primordial, plus que la couleur, ou la représentation, qui
semblent leur importer moyennement.
La
recherche d’une harmonie colorée, peut être envisagée mais
toujours sous ma houlette, jamais, me semble -t-il, directement et en
premier lieu par eux. (Tina-Fanny, et Maguie exceptées.)
La
question du mélange des couleurs (fabriquer ses couleurs) me semble
toujours*3 impossible à mettre en place.
*1 lire
http://territoires-a-compter.blogspot.fr/2013/03/avec-la-psychomotricienne.htmlarticle
*2 palette :
ensemble des différente couleurs ( et non -ici- support de mélange)
*3 encore
aujourd'hui ( après 4 mois d'ateliers)
Elle
se joue jusqu'à présent ainsi: Lorsqu’ils disposent d’une
palette ou plusieurs pots, rares sont ceux qui prendront attention à
ne pas faire de mélanges abusifs sales inapproprié et totalement
hasardeux en mélangeant par exemple systématiquement avec le même
pinceaux dans tous les pots... ( d'ou la nécessité pratique de les
faire soit en petit quantité soit d'utiliser des palettes
individuelles. Mais nombreux sont ceux qui aiment le geste du pinceau
que l'on trempe dans le pot, et que l'on essuie sur les bords avant
de le poser sur la feuille.)
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